Le début d’une aventure familiale…
À 57 ans, Bruno, cet informaticien français a toujours eu l’âme d’un explorateur. « J’ai commencé à traverser les océans dès mes 18 ans », confie-t-il. Cette soif d’horizons nouveaux, partagée avec son épouse, les a conduits à prendre une décision audacieuse en 2011 : quitter la France pour offrir à leurs enfants une nouvelle vie au Canada.
Découvrir de nouvelle culture, se familiariser avec de nouvelle langue (et dialecte parfois). Bref, vivre une nouvelle expérience…
Une préparation minutieuse
Nous nous sommes préparés avec des personnes qui avaient déjà émigré au Canada et en allant aussi à des présentations faites par le service d’immigration du Canada et du Québec. La confiance n’excluant pas la vérification, nous avons fait aussi beaucoup de recherche sur des sites Web spécialisés et sur des forums qui nous ont amené beaucoup de contradiction (infos / intox).
On a rassemblé les informations et on a commencé à monter notre dossier avec ce dont nous disposions. Au-delà de tout ça, nous avons pris la décision de partir 15 jours en plein hiver (-20 degré) avec les enfants à Montréal afin de leur montrer le nouveau pays où potentiellement nous allions vivre.
Arriver en hiver est, après du recul, important à faire pour bien se rendre compte de ce que nous allions vivre. Il nous a aussi fallu trouver un travail, parce que sans travail (permis fermé), on n’a pas la possibilité de rester dans le pays. Il fallait juger aussi de notre potentiel d’employabilité. Point que nous avons résolu dans des salons organisés par le Québec sur Paris. Le plus dur, c’est l’inconnu et l’incertitude de ce que l’on va trouver à notre arrivée. Ne pas oublier aussi que l’expatriation coûte cher.

Premiers pas dans le pays d’accueil (Canada)…
Pour ne pas prendre de risque et devoir reprendre l’avion dans l’autre sens, je suis parti tout seul avec mon permis fermé et je me suis présenté devant le douanier canadien. Je pensais que la tâche serait ardue, mais non, pour cette fois, ça s’est passé très simplement à tel point, qu’il n’a pas compris pourquoi j’étais venu tout seul et non avec la famille au complet.
Le point qui nous a marqués le plus, c’est le langage. Pour simplifier notre arrivée avec les enfants et ne pas trop les perturber, nous avons fait le choix d’aller chez le vendeur de burgers mondial (pas bon, mais pas grave). Au moment de prendre nos achats, il m’a demandé si je voulais un cabaret et ma réponse a été de lui dire qu’un plateau suffira et il m’a rétorqué: « tu vas prendre un cabaret, alors ! ». Là, tu te dis que ça va être compliqué…

Les défis de l’intégration…
Je pense que le plus grand défi sera un peu de tout, de l’intégration à la langue qui est différente, même si les mots sont français, la signification (est) peut être différente.
Les codes en tous genres, qu’ils soient culturels ou vestimentaires (Eh oui!), l’éloignement familial difficile pour certains, le C.V. a aussi ces codes, etc. Pas facile finalement.
Transformation personnelle…
Je pense qu’il y a du pour et du contre et que l’herbe est peut-être un peu plus verte, mais elle n’est pas plus haute. Ça va dépendre de qui nous sommes et de ce que l’on recherche.
Obligatoirement, ça va changer votre perception des choses et en fonction, certains resteront pour toujours, alors que d’autres resteront que quelques années.
On parle souvent des 3, 5, 7, 12 ans et plus pour les Français. Pour notre part, nous avons dépassé les 12 ans maintenant, mais j’ai dit au revoir à beaucoup d’amis rencontrés au Canada qui sont repartis et pour certains qui sont revenus aussi vite qu’ils étaient repartis.
On est tous à la recherche de quelque chose et on arrêtera que lorsqu’on l’aura trouvé.
Notre projet de vie…
Pour notre part, nous ne resterons pas au Canada pour la retraite.
Nous allons surement rentrer en France sans en avoir la certitude aujourd’hui, car nous attendons de voir ce que nos enfants, maintenant grands, vont faire de leur vie. Sans rentrer trop en détail du pourquoi, le point le plus négatif reste l’hiver.
Il est long et il est difficile d’imaginer une retraite au Canada, d’ailleurs, on parle des « Snow Bird », ces Canadiens qui passent l’hiver au chaud et reviennent pour le printemps.
On a d’autre ambition pour notre retraite.

Nos coups de cœur…
Il faut aimer les sports ou activités d’hiver, car comme évoqués, les hivers sont longs et les étés sont chauds et humides, mais vous avez les États-Unis tout proches de Montréal avec Boston et New York.
Vous avez les forêts et les parcs canadiens. Le Grand Nord canadien avec sa faune, sa flore. Les baleines, les bélugas, les phoques, les ours, etc. Bon, vous avez la poutine (au canard), le sirop d’érable, le grand-père dans le sirop, les oreilles de crisse. Comme dans tout pays, il y a des choses à découvrir…
Pour le secteur où vivre, ce sera en fonction de vos choix, mais aussi de votre budget. Vivre sur l’île de Montréal revient cher maintenant, mais on a l’avantage d’avoir le métro et un service de bus qui dessert bien la ville. En dehors de l’île, il faut passer les ponts et pour l’avoir vécu, c’est un peu plus compliqué. Idem, en moins pire, à Québec.
Message aux futurs expatriés…
On est parfois naïf de croire que de l’autre côté tout est obligatoirement mieux. C’est vrai parfois, mais pas toujours.
Tout va dépendre de ce que l’on cherche, alors avant d’entériner votre choix, prenez le plus de renseignements que vous pouvez. Pour avoir vu beaucoup de gens repartir pour diverses raisons, il faut bien mesurer le curseur du pour et du contre. Si vous avez plus de pour que de contre, alors vous pouvez faire le grand saut.
Attention aussi sur les messages très aguicheurs ou publicitaires. Ça reste un pot de miel dont on ne voit pas obligatoirement le contenu.
Que signifie l’expatriation…
Pour nous, ce sera l’expatriation et non l’immigration, puisque nous allons revenir en France. Cela ne veut pas dire que l’immigration n’en vaut pas le coût.
Nous sommes arrivés sur le tard au Canada avec beaucoup trop d’attaches à notre pays d’origine et surtout à sa culture qui, je dois le dire, nous correspond.
Notre expérience est en demi-teinte à l’exception des enfants, qui ont pu faire des choses qu’ils n’auraient pas pu faire ou obtenir. Maintenant, vont-ils rester expatrié comme nous et partir pour d’autres contrées ou devenir définitivement des émigrants, l’avenir nous le dira.
Un bilan en demi-teinte…
Bien que l’expérience soit globalement positive, particulièrement pour les enfants qui ont bénéficié d’opportunités uniques, le couple envisage un retour en France pour la retraite. Leur parcours illustre parfaitement la différence entre expatriation et immigration : malgré plus d’une décennie au Canada, leurs racines culturelles françaises restent profondément ancrées.
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